À la Légion étrangère, l’entraide n’est ni un simple geste, ni un slogan. Elle est consciente et volontaire.

Elle repose sur une solidarité profonde, une cohésion vécue au quotidien, où les liens indéfectibles tissés entre les légionnaires et leurs formations constituent le ciment de l’esprit de corps.

Un contrat implicite, mais sacré

L’entraide, à la Légion, s’inscrit dans un contrat moral : un accord tacite mais puissant entre le légionnaire et l’Institution.

Ce contrat repose sur une exigence de réciprocité :

Le légionnaire accepte, sans revendication, la vie rigoureuse, parfois rude, qui sera la sienne.

La Légion, en retour, s’engage à l’élever selon ses mérites et à reconnaître sa valeur.

Chacun, enfin, s’engage à respecter le code d’honneur.

Le légionnaire accepte tout, jusqu’à l’éventualité du sacrifice ultime. En échange, la Légion s’engage à ne jamais l’abandonner.

C’est là que naissent des valeurs essentielles : confiance, équité, fidélité, fraternité, autant de déclinaisons d’un même principe : l’esprit de corps.

Cette fidélité ne s’arrête pas à la fin du service actif. La Légion suit ses hommes dans la durée et, au travers de son plan d’action sociale, reste présente pour les accompagner : aide à l’accueil, à l’hébergement, à l’insertion, ou simplement soutien dans les moments difficiles. Elle est là jusqu’aux derniers instants.

Un engagement qui a un coût

Cette solidarité demande du temps, du dévouement… et des moyens.

Sous l’impulsion du général commandant la Légion étrangère (COMLE), la Légion s’est dotée de ressources pérennes et autonomes pour financer un plan d’action sociale cohérent.

Le Foyer d’Entraide de la Légion Étrangère (FELE) en est l’un des piliers : il incarne, au quotidien, cette volonté de ne jamais laisser un légionnaire seul face aux difficultés.

Une solidarité ancrée dans l’histoire

Émile Durkheim, au XIXᵉ siècle, définissait la solidarité comme un lien moral entre les membres d’un groupe. Selon lui, une société ne peut exister que si chacun se sent lié aux autres et partage une conscience collective.

À la Légion, cette conscience est palpable.

Un manquement, une épreuve, une injustice : tout déclenche la réaction de tous.

Parce qu’ici, plus qu’ailleurs, les légionnaires sont unis par un destin commun. Dans les cas extrêmes, il s’agit de combattre ensemble… ou de mourir ensemble.

La solidarité après le service : rôle de la FSALE

Cette solidarité ne disparaît pas au terme du service actif.

Au sein de la Fédération des Sociétés d’Anciens de la Légion Étrangère (FSALE), elle prend une autre forme : celle du soutien aux plus démunis.

L’action de la Fédération consiste à :

DON FSALE dessin

Identifier les situations d’urgence signalées.

Mobiliser ses partenaires et trouver des ressources ciblées.

S’appuyer sur la capacité d’intervention des amicales, véritables relais sur le terrain.

La FSALE est ainsi le curseur qui révèle la vitalité de la solidarité légionnaire. Elle ne se limite pas aux discours : elle agit, par le biais de ses amicales, avec efficacité et réactivité.

Cette solidarité prend des formes diverses :

Aide financière pour répondre à une urgence.

Soutien moral face à l’isolement.

Aide matérielle ou logistique, sous forme de services rendus.

Une solidarité exigeante, mais unique

La FSALE revendique une solidarité différente des dispositifs sociaux classiques.

Là où tant d’actions d’assistance se contentent d’énumérer des principes sans réellement changer le destin des personnes, la solidarité légionnaire s’inscrit dans le concret, dans le suivi, dans l’humain.

Une ligne d’action claire

Le Conseil d’Administration de la FSALE a défini une stratégie pour les années à venir. Cette orientation s’est traduit par la mise en place d’un Vade Mecum : un document de référence qui précise les démarches et les actions souhaitables à entreprendre par les amicales lorsqu’elles sont confrontées à des situations particulières.

Un guide, mais aussi un engagement : celui de ne jamais oublier que l’entraide n’est pas une option.

À la Légion, c’est un devoir.

More Majorum !

Capitaine (er) Jean-Marie DIEUZE

 

Note : Largement inspiré de l’article « Solidarité » publié sur le site de la FSALE en 2023 et rédigé par le commandant (er) Christian Morisot.