« Quand la Légion écrivait sa légende » – Alain Gandy
Dans Quand la Légion écrivait sa légende, Alain Gandy nous plonge avec un style vivant et saisissant dans l’un des épisodes les plus mythiques de l’histoire militaire française : Camerone. Mais l’intérêt du livre ne réside pas uniquement dans la reconstitution des faits. Gandy, en conteur passionné et méticuleux, nous entraîne bien au-delà du récit historique brut pour nous offrir une véritable fresque épique où l’homme et son destin se mêlent à la légende.
Son écriture oscille entre rigueur documentaire et souffle romanesque. L’auteur, ancien officier, connaît parfaitement les rouages de la Légion et cela transparaît dans son approche détaillée et respectueuse du sujet. Il ne se contente pas de dérouler une chronologie des événements ; il donne chair aux personnages, restitue les tensions, les doutes, les actes de bravoure, rendant ainsi justice à ces hommes qui ont fait de la discipline et du sacrifice un mode de vie.
Gandy adopte un ton à la fois lyrique et précis, soucieux de restituer la grandeur du moment sans verser dans l’exagération. Loin d’un simple livre d’histoire militaire, Quand la Légion écrivait sa légende est une immersion dans un univers où l’honneur et la solidarité transcendent l’épreuve du feu. La narration est fluide, parfois presque cinématographique, nous transportant dans la poussière brûlante du Mexique, au cœur d’une bataille qui dépasse la simple confrontation armée pour devenir un symbole intemporel.
Ce livre s’adresse autant aux amateurs d’histoire militaire qu’aux lecteurs sensibles aux récits épiques. Il célèbre la mémoire de ces hommes à travers une plume qui, bien que rigoureuse, ne manque jamais d’émotion et de respect pour la légende qu’elle perpétue.
Bonne lecture !
Qui était Alain Gandy ?
Voici l’éloge funèbre que le Directeur de l’I.I.L.E. lui fit :
A Puyloubier, le lundi 28 décembre 2015.
Mon cher monsieur GANDELIN,
Nous sommes rassemblés ce matin pour dire un ultime adieu à un pensionnaire, qui a été un grand soldat et un vrai légionnaire des époques héroïques de notre histoire militaire récente, en présence physique de sa famille Légion et parachutiste et par la pensée avec d’autres au premier rang desquels le général Coullon et madame Balland-Bergot.
André GANDELIN est né le 29 septembre 1924 à Paris. Après ses études, qu’il termine à Toulouse à l’été 1942, il est admis à l’ESM, promotion Croix de Provence, à Aix-en-Provence le 12 octobre 1942. Puis ce sont les chantiers de jeunesse, la résistance avec le BCRA à Paris au sein du réseau Marco en octobre 1943, avant de suivre à nouveau une scolarité d’officier au sein de l'EMIA de Cherchell le 1er décembre 1944. Nommé sous-lieutenant le 1er octobre 1945, il se spécialise dans l’ABC et est affecté au 3ème RSA de Worms le 18/07/1945. Il y est nommé lieutenant le 25/09/1945. Volontaire pour l’Indochine, il est affecté au 504ème RCC avant de rejoindre le 11ème RC pour terminer au 9ème RCA d’Issoudun en juillet 1946, avec lequel il part en Algérie. Il débarque enfin à Saïgon le 22 mai 1947 au sein du RMSEO, qui deviendra 2ème Régiment de spahis marocains. En 1949, intelligent et fidèle, il est désigné comme aide de camp du général Alessandri, commandant des forces terrestres du Nord Vietnam au sein de la 71ème CQG. Un retour en métropole fin 1949 pour quelques CFC et à nouveau l’Indochine en juillet 1950, d’abord au Cambodge puis au sein de la mission militaire française auprès du GVN. Il est promu capitaine le 1er avril 1951 et prend le commandement de l’escadron d’automitrailleuses du 2ème RSM, où sa bravoure est reconnue et récompensée. En novembre 1952, il revient en France et est affecté au 11ème RC d’Orange puis au 31ème RD de Lunéville avant de prendre le commandement de l’ECS du 6ème RC de Sissonne. En juillet 1957, il est détaché aux affaires indigènes au Maroc dans la circonscription de Zoumi, où il va connaître de graves soucis avec sa hiérarchie qui vont aboutir à une réforme disciplinaire en octobre 1957. Il crée alors une société de sécurité dans la région de Touggourt en Algérie. Mais la vocation de servir le tenaille.
C'est le 16 juin 1959 que M. GANDELIN décide de s'engager au titre de la Légion étrangère sous le N° matricule 127 617. Après son instruction à Bel Abbès, le jeune GANDY rejoint la CP 3 et suit immédiatement le peloton de caporal, grade auquel il est nommé dès le 16 décembre 1959. Expérimenté et fonceur, il rejoint ensuite le 1er REP à compter du 23 décembre de la même année. Toujours volontaire et particulièrement à l’aise dans le commandement, il est nommé caporal-chef le 1er mai 1960 et le 1er avril 1961 est promu au grade de sergent. Avec la dissolution du 1er REP le 1er mai 1961, il rejoint la 1ère CSPLE de Laghouat, où il continue de se perfectionner en matière ABC obtenant d’excellentes moyennes aux divers brevets de qualification de spécialité. Puis il est affecté 2ème REI de Colomb Béchar à compter de juin 1963, d’abord à la 7ème compagnie puis à la 2ème Cie portée. Nommé au grade de sergent-chef le 1er avril 1964, il est affecté au 3ème REI de Diégo-Suarez à compter du 19 août 1964 pour un séjour de 3 ans, où il rejoint la CCAS puis la 2ème CIE. Au retour en métropole, il est affecté à la CCS du GILE de Corte de 1967 à 1969, où il est nommé adjudant le 1er janvier 1968, avant de commencer, reconnu fine plume, à écrire pour le magazine Képi blanc au sein du 1er RE à compter de novembre 1969. En juillet 1972, il rejoint le 5ème RMP à Papeete pour 2 ans avant de retrouver KB au sein de la CSLE/1er RE. Le 1er janvier 1975 récompensant ses extraordinaires états de services et ses qualités humaines et professionnelles, il est nommé adjudant-chef. Fin 1977, il rejoint la 13ème DBLE où il va servir au BOI, notamment sous les ordres du colonel Coullon, futur général COMLE. Au retour en métropole, une courte affectation au 1er RE avant les formalités de départ et l’ADC GANDELIN est rayé des contrôles de la Légion le 16 août 1980.
Puis vous vous retirez dans la région parisienne, où vous côtoyez notamment l’ex CNE Erwan Bergot et les éditions des Presses de la cité, car votre intelligence, votre goût du partage et votre érudition vous poussent à écrire sur votre passé en retrouvant votre nom d’emprunt Légion « Alain Gandy » : la jeunesse et la résistance, Spahis, la Légion en Indochine, les chiens jaunes, la Légion en Algérie ou Adieu capitaine, qui seront un moteur et un exemple pour toute cette jeunesse désireuse de servir les armes de la France. Après avoir vécu l’aventure, vous devenez un historien, un romancier capable d’emmener vos lecteurs sur les chemins de l’aventure ; les succès s’enchaînent et vous avez des projets cinéma. Puis l’âge et la maladie vous gagnent, seul dans cette capitale trop grande.
Le 7 octobre 2013 marque votre retour à la Légion étrangère, en intégrant les rangs de l'IILE. Pensionnaire attachant au caractère trempé et parfois impulsif, vous faites preuve de grande courtoisie et de savoir au sein de l’hémicycle. Mais ces derniers temps, l’âge et la maladie s’imposent à vous ; vous êtes régulièrement ailleurs, hors du temps, hors de l’IILE où vous vous sentiez pourtant très bien….
Le 15 décembre dernier, votre état nous obligeait à vous évacuer sur le CHG d’Aix-en-Provence, atteint de difficultés respiratoires et de grandes confusions. Aix, signe du destin, la ville où vous aviez débuté votre carrière au service de la France 73 ans plus tôt. Malheureusement, au matin du 22 décembre 2015, vous vous éteigniez paisiblement dans votre chambre d’hôpital.
L’ADC GANDELIN totalisait 36 ans ½ de service dont 21 ans ½ à la Légion. Il était officier de la Légion d’honneur et était titulaire de la Médaille militaire, de la Croix de guerre 39/45 avec 2 citations, de la Croix de guerre TOE avec 4 citations, de la Croix de la valeur militaire avec 3 citations, de la Croix du combattant volontaire, de la Croix du combattant, de la Médaille coloniale, de la Médaille commémorative pour l’Indochine, de la Médaille commémorative pour l’AFN, de la Médaille des blessés et de la Croix de guerre VN.
Cher monsieur GANDELIN, vos camarades et le directeur de l'IILE ne vous oublieront pas. Reposez désormais en paix parmi vos frères d'armes de la Légion dans cet illustre carré de Puyloubier.
A Dieu.
Aux morts !
LCL BOUCHEZ Daniel
Directeur de l'IILE