La Maison du légionnaire survit en s’adaptant à la société actuelle, mais sa manière de vivre le quotidien est sans équivoque, celle d’une autre époque.
Aux extrémités de la société active, les enfants et les personnes âgées ne pèsent pas lourds étant considérés comme fardeaux. C’est dit-on les lois de la vie et du travail qui obligent les parents à se séparer de leurs enfants. Ces derniers sont confiés au Personnel des crèches ou nourrice dès l’âge de 3 mois. Il en est de même pour les anciens qui sont placés en maisons « spécialisées ».
Ainsi, à trop justifier et évoquer les bienfaits d’une socialisation organisée, c’est très hypocritement que l’on entre de plein pied dans une société déshumanisée, où la famille est fragilisée, décomposée, inexistante sans réelle hiérarchie ni respect, chacun s’enfonçant dans ses explications égoïstes. Dans ce contexte, aujourd’hui la Légion semble extraterrestre en n’abandonnant pas ses anciens serviteurs. Les pensionnaires de Puyloubier et d’Auriol, s’ils ne l’affichent pas ouvertement, savent bien ce qu’ils doivent à ce qu’ils appellent leur famille d’adoption.
Pour les légionnaires en activité de service et les anciens par l’intermédiaire de la fédération des Sociétés d’Anciens de la Légion Etrangère, pour nos amis fidèles et généreux de l’Union des blessés de la Tête et de la Face, de la fondation Maginot et du Secours de France, toute action d’aide est le reflet d’une réelle volonté commune de donner aux anciens légionnaires qui le souhaitent, un havre de paix où ils pourront vivre en toute sérénité.
Et pourtant, tous ces anciens hébergés dans nos deux maisons étaient eux aussi, à l’image du légionnaire d’aujourd’hui, sûrs d’eux, insolents parfois, arrogants à l’occasion et convaincu, à l’image des jeunes, d’être éternels. Ils brulaient la vie par les deux bouts. Il vivaient leurs vies en fonçant droit devant sans se poser la moindre question, papillonnant et savourant leur liberté. Ils avaient l’expérience imposée de savoir qu’un jour ils étaient grands et le lendemain tout petit au point de vivre au jour le jour. Certains malheureusement ayant trop vécus grandeur et décadence.
Quand arrive le temps de l’oubli, de la régression physique, de l’âge avancé, de la grande solitude, du désœuvrement, la Légion leur offre le choix de repenser leur manière de vivre avec la possibilité, pour eux, de garder leur dignité, d’exister encore pour quelqu’un.
Un jour, ils étaient applaudis sur la plus belle avenue du monde, entourés, flattés, le lendemain, abandonnés sur le bord du chemin jusqu’à redevenir ce qu’ils n’ont, peut-être, jamais cessé d’être : « anonyme ».
Nos maisons nous permettent la prétention de dire sans clignements des yeux : « dans le monde des Képis Blancs, lorsque l’un d’entre nous tombe, toujours une main sera là pour le relever ».
1931 : La Légion vient de fêter avec fastes et orgueils son centenaire à Bel-Abbès. Au tableau se profile une ombre gênante, celle du sort réservé aux nombreux « nouveaux anciens légionnaires » qui débarquaient, livrés à eux mêmes sur le port de Marseille et qui devaient trouver dans une société en crise de quoi subvenir à leurs frais quotidiens et à leurs hébergements. C’était d’autant préoccupant que beaucoup d’entre eux étaient inaptes au travail par suite de blessure ou de maladie.
C’est le début de la volonté de voir apparaître un organisme de solidarité qui aurait pour but et mission de trouver près du point de chute incontournable de Marseille un lieu d’hébergement pour ces anciens légionnaires. Les amicales sollicitées ne pouvaient régler seules ce problème, il leur fallait pour se faire : fédérer et c’est le départ d’une action remarquable enclenchée par monsieur Rambaud, le général Rollet en acceptait le principe et le 8 juillet 1934, huit mois après l’acquisition du domaine de Vède sise sur le territoire de la commune d’Auriol, il inaugurait « la Maison du légionnaire », le « petit village international de la Vède » pour les Auriolaises et Auriolais.
Ainsi donc, débutait une belle aventure, la générosité se concrétisait en une action solidaire où les anciens légionnaires se retrouvaient libérés du souci matériel de leur survie quotidienne et pouvaient chez eux et non chez les autres, se sentir libres et maitres de leurs propres destins enchaînés d’honneur et de fidélité.
CM
Cette « Maison du légionnaire » a été créée en 1933 pour les nouveaux anciens légionnaires de l’époque qui se retrouvaient bien seuls, débarqués pour la plupart à Marseille, sans point d’attache ou de chute. Aucun lieu d’accueil n’était prévu, lors du centenaire de la création de la Légion étrangère en 1931, les Officiers, sous-officiers et légionnaires ainsi que le général Rollet, en personne, étaient très préoccupés par le sort réservé à ces jeunes retraités livrés à une vie civile inadaptée à leur manière de survivre… Une solution se devait d’être trouvée sans trop attendre, c’est ainsi que la Légion de Sidi Bel Abbès, au lendemain des festivités du centenaire prospectant dans les environs de Marseille se vit proposer l’achat d’un domaine de Vède situé sur la commune d’Auriol à 17 kms du vieux port.
Ceci pour l’historique rapidement brossé et très succinctement présenté, quand est-il de cette maison aujourd’hui ?
La Maison du légionnaire en quelques chiffres :
- Capacité d’hébergement : 62.
- 780 euros (chambre) - 840 euros (grande chambre) - 1040 euros (studio) la pension forfaitaire tout compris.
Les services :
- Infirmerie : Passage du médecin et permanence.
- Direction – Administration ;
- Alimentation : Salle à manger agréable, cuisines
- Vestiaire : Habillé des pieds à la tête gratuitement,
- Bazar : De l’enveloppe timbrée à la veste matelassée,
- Club : Comme au bar du Commerce,
- Laverie :
- Liaisons : hôpitaux et administration :
- Transport : En bus sur Marseille, Aubagne, Aix.
- Loisirs : Concours divers, sorties touristiques.
Cette maison pour un prix défiant toute concurrence à pour but d’apporter une aide matérielle et morale à ses pensionnaires qui se retrouvent en milieu connu dans une ambiance familiale avec le sentiment d’être bien chez lui et non chez les autres...
Un message en l'air en espérant une réception: Amicales d'anciens légionnaires, quand "d'aventure" se présente un ancien dans votre secteur géographique de "responsabilité", pensez, SVP, à lui proposer la Maison du légionnaire.
Contact :
- Directeur : Capitaine (er) Jean Michon : 07.60.09.28.02.
- Courriel (cliquez ici) :
- Courrier : maison du légionnaire - 68, chemin de Vède - 13 390 - Auriol - tél: 04.42.04.70.07.